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Le bar à poèmes
1 février 2020

Dino Campana (1885 – 1932) : Jardin automnal (Florence) / Giardino autunnale (Firenze)

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Jardin automnal (Florence)

 

Au jardin spectral au laurier muet

De ses vertes guirlandes

A la terre automnale

Un ultime salut !

Aux arides versants

Âpres rougis dans l’extrême soleil

Confuse de rumeurs

Rauques crie la lointaine vie :

Crie au soleil mourant

Qui ensanglante les parterres.

S’entend une fanfare

Qui déchirante monte : l e fleuve disparaît

Dans les arènes d’or ; dans le silence

Sont les blanches statues à la tête des ponts

Tournées : les choses déjà ne sont plus.

Et du profond silence comme un chœur

Et tendre et grandiose

Surgit et aspire haut à mon balcon :

Et en arôme de laurier,

En arôme de laurier âcre languissant,

Parmi les statues immobiles au couchant

Elle m’apparaît, présente.

 

Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi

In, Dino Campana : « Chants orphiques et autres poèmes »,

édition bilingue.

Editions Points, 2016

 

Jardin d’automne

(Florence)

 

Au jardin spectral, au laurier

privé de ses vertes guirlandes

à la terre automnale

un ultime salut !

Sur les âpres pentes arides

rougies des derniers feux solaires,

la vie gronde au loin, confuse

en ses rauques rumeurs ;

elle gronde au soleil mourant

qui ensanglante les parterres.

On entend une fanfare

qui s’élève, déchirante ; le fleuve disparaît

dans les sables dorés. Dans le silence

les blanches statues immobiles gardent les têtes de pont

et déjà toutes choses s’évanouissent...

Du profond silence, un chœur

tendre et grandiose surgit

et monte vers mon balcon :

dans un parfum de laurier,

d’âcre laurier languissant,

parmi les immortelles statues baignées du couchant,

« Elle »  m’apparaît, « Elle » est là !.

 

Traduit de l’italien par Geneviève Burckhardt

In, « Italie poétique contemporaine »

Editions du Dauphin, 1968

Du même auteur :

Gênes / Genova (20/08/2017)

La Chimère / La Chimera (20/08/2018) 

Poésie facile / Poesia facile (20/08/2019)

Bâtiment en voyage / Bastimento in viaggio (20/08/2020)

L’espérance (sur le torrent nocturne) /La speranza (sul torrente notturno) (01/02/2021)

La baie vitrée / L’invetriata (20/08/2021)

Le chant de la ténèbre / Il canto della tenebra (01/02/2022)

Le soir de la foire / La sera di fiera (20/08/2022)

 Guglielma et Manfreda au balcon (XIIIème siècle) /Guglielmina e Manfreda al balcone (Secolo XIII) (01/02/2023)

Femme génoise / Donna genovese (01/02/2024)

 

Giardino autunnale (Firenze)

 

 

Al giardino spettrale al lauro muto

De le verdi ghirlande,

A la terra autunnale,

Un ultimo saluto ! 

A l’aride pendici

Apre arrossate nell’estremo sole

Confusa di rumori

Rauchi grida la lontana vita :

Grida al morente sole

Che insanguina le aiole. 

S’intende una fanfara

Che straziante sale : il fiume spare

Ne le arene dorate ; nel silenzio

Stanno le bianche statue a capo i ponti

Volte:  e le cose già non sono più.

E dal fondo silenzio come un coro

Tenero e grandioso

Sorge ed anela in alto al mio balcone :

E in aroma d’alloro,

In aroma d’alloro acre languente,

Tra le statue immortali nel tramonto

Ella m’appar, presente.

 

Canti Orfici,

Tipografia F. Ravagli, 1914

Poème précédent en italien :

Giacome Leopardi : Les souvenirs / Le ricordanze (2012/2019)

Poème suivant en italien :

Salvatore Quasimodo: Anno Domini MCMXLVII (15/04/2020)

 

 

 

 

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