
Don de l’ivresse
III
Le chêne, qui conserve mieux un rayon
de soleil qu’un mois entier de printemps,
ne sent pas la spontanéité de son ombre,
la simplicité de sa croissance ; c’est à peine
s’il connaît le terrain sur lequel il a poussé.
Avec ce vent qui laisse sur ses branches
une absence de musique, il imagine
pour ses rêves un vaste plateau.
Et avec quelle rapidité il s’identifie
au paysage, à l’âme tout entière
de sa frondaison et de moi-même.
Il irait jusqu’au...
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