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Le bar à poèmes
24 septembre 2019

Thadée Peiper (? – 19 ?) : Les yeux au-dessus de la ville

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LES YEUX AU-DESSUS DE LA VILLE

 

Imaginer un nid

                              dans le sommet de la cheminée d’une usine ...

J’y habite avec mes yeux

J’y vis comme dans la tour d’une cathédrale

                                                  qui n’est pas encore construite

d’une cathédrale de charbon.

Sous la protection des tuyaux caressants

          s’élève vers moi

                              le parfum chaud

                                        de la fatigue et de la joie de l’homme

Le fracas et le rire que j’entends

                                                  = un chant

                                                       à la gloire du corps de la terre.

La fumée qui me chatouille

                                        = la victoire

                                                        de l’âme du charbon.

J’arrache mes yeux.

Dans la curiosité comme dans un papier

je taille des ailes

Je les épingle à mes flancs.

Et mes yeux deux miroirs volants tournent au-dessus de la ville.

 

Traduit du polonais

In, Revue Manomètre, N° 2, Octobre 1922, Lyon   

 

Du même auteur : Entre les copeaux de la journée (08/04/2018)

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