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Le bar à poèmes
3 janvier 2019

Louise Labé (1526 – 1566) : « Telle j’ai vu... »

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Telle j’ai vu, qui avait en jeunesse

Blâmé Amour, après, en sa vieillesse,

Brûler d’ardeur et plaindre tendrement

L’âpre rigueur de son tardif tourment.

Alors de fard et eau (*) continuelle                            (*) eau de toilette

Elle essayait se faire venir belle,

Voulant chasser le ridé labourage

Que l’âge avait gravé sur son visage.

Sur son chef gris, elle avait empruntée

Quelque perruque, et assez mal entée (*) ;                  (*) fixée, placée

Et plus était à son gré bien fardée,

De son Ami moins était regardée,

Lequel, ailleurs, fuyant, n’en tenait compte,

Tant lui semblait laide, et avait grand honte

D’être aimé d’elle. Ainsi la pauvre vieille

Recevait bien pareille pour pareille :

De maints en vain un temps fut réclamée ;

Ores quelle aime, elle n’est point aimée.

Ainsi Amour prend son plaisir à faire

Que le veuil d’un soit à l’autre contraire.

De la même autrice :

« Baise m’encor, … » (05/01/2014) 

« Je vis, je meurs… » (05/01/2015)

« Tant que mes yeux… » (03/01/2017)

« Ne reprenez, Dames, … » (03/01/2018)

« Ô doux regards... » (03/12/2020)

« Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie... » (03/01/2021)

« Depuis qu’Amour cruel... » (03/01/2022) 

« Je fuis la ville... » (03/01/2023)

« Claire Vénus... » (02/01/2024)

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