29 novembre 2018

Gérard Le Gouic (1936 -) : Pierres

  Pierres   I Ce ne sont pas les arbres qui dominent un paysage, ni le balancement des vallons, le quadrillage des parcelles, ni même les nuages.   ce sont les pierres, nues, géantes, côte à côte solitaires comme des immolés.   II Par quels arbres, quels vents, quelles rivières,   par quelles autres pierres (celles qui s’aiguisent contre la mer, formant des caps, celles qui balisent les routes des hommes ?)   se transmet la distance le parler des pierres ?   ... [Lire la suite]
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28 novembre 2018

Wolfdietrich Schnurre (1920 -1989) : Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin / Ansprache des vorortpolizisten

  Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin     Tu habites dans la rosée, dans le cri de la sittelle au-dessus des jardins, dans le cauchemar du mouchard et le rail conducteur du train de banlieue. Tu souffles le brouillard dans la vallée, la suie sur la bougie d’allumage, tu chantes sous le sabot du cheval et par la bouche de l’ivrogne. Telle est ta mission. Les veines du germe palpitent dans le battement de ton pouls.   Mon maître et chef, si petit que je sois devant le pupitre... [Lire la suite]
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26 novembre 2018

Roberto San Geroteo (1951-) : (fin de sieste, 3)

           (fin de sieste,3)           sur le bord du lit comme au bord de la           rivière.           tu vois le sol, la poussière, leurs visa -           ges changeants :           tu poursuis encore un rêve, une parole, ... [Lire la suite]
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26 novembre 2018

Jean Mambrino (1923- 2012) : Clairière (16 - 30)

Clairière   16 quand s’y arrête le voyageur il lui semble que la clairière se resserre comme un cœur   l’espace se fait intime l’enveloppe et lui fait fête le recueille sur lui-même   nul n’a bâti cette demeure l’abrité n’y habite pas l’ombre de ses murs est lumière   la migration est longue de la naissance à la mort c’est ici que le cœur se pose   un instant un seul instant ce passage immobile et pur le temps que respire une rose   17 on peut y bâtir sa maison dans l’odeur... [Lire la suite]
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25 novembre 2018

Luis Cernuda (1902 – 1963) : Le nom

  Le nom     Tranquille vienne ton pas Sur la terre, où Brille d’une ombre rouge Ce hêtre, et proche Avec son ombre d’or Ce châtaignier, sous la caresse De la lumière même. Passe Cette heure avec toi-même Seul à seul, comme si c’était La dernière heure, La première, peut-être Seuil de mort ou de vie, Tandis que l’après-midi tourne Indicible douceur Et beauté indicible. Le monde vit avec son ciel ; Toutes nouvelles sont les feuilles ; Et les fleurs du pommier Plus belles que neige, sans... [Lire la suite]
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24 novembre 2018

John Ashbery (1927- 2017) : Grand galop

Grand galop   Toutes les choses paraissent citations d’elles-mêmes Et les noms qui s’embranchent à elles s’affourchent à d’autres référents. En gros, le printemps, de nouveau existe. Le weigela recommence sa chose      poussière Dans l’air martelé par le feu. Et les seaux à ordure sont entassés contre La grille tandis que bâillent les tulipes, qu’elles se fissurent, qu’elles éclatent. Aujourd’hui, lundi au menu : omelette espagnole, salade laitue tomates, Gelée, lait, biscuits. Et demain :... [Lire la suite]
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23 novembre 2018

Rainer - Maria Rilke (1875 – 1926) : « Ce soir quelque chose dans l'air... »

  Ce soir quelque chose dans l'air a passé qui fait pencher la tête ; on voudrait prier pour les prisonniers dont la vie s'arrête. Et on pense à la vie arrêtée...   À la vie qui ne bouge plus vers la mort et d'où l'avenir est absent ; où il faut être inutilement fort et triste, inutilement.   Où tous les jours piétinent sur place, où toutes les nuits tombent dans l'abîme, et où la conscience de l'enfance intime à ce point s'efface,   qu'on a le coeur trop vieux pour penser un... [Lire la suite]
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22 novembre 2018

Claude Vaillant (1924 – 2004) : « Pour aller plus avant ... »

  Pour aller plus avant, il faut s’enténébrer d’orphidiennes racines ; vivre avec la vipère :   sagesse de la pierre où le soleil s’enferme ; sagesse de la terre, de la pluie et du vent.   Il faut se mélanger aux crapauds des étangs qui disent avec leurs flûtes la glaise originelle,   la saveur de la nuit comme un lait qui se caille et fait un noir fromage pour les brebis galeuses.   Et c’est un dur ciment qui maçonne les trous creusés par la lumière dans les feuilles,... [Lire la suite]
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21 novembre 2018

Roger Kowalski (1934 – 1975) : « Les roses eurent un flamboiement secret... »

                      Les roses eurent un flamboiement secret près des cèdres – nous vous regardions mourir ; l’automne allait venir avec les grands orages, les vols d’oiseaux transparents, la voix des chiens à l’abandon, les villes au nord où longtemps avant l’aube grondent les navires. Tu vas naître, j’entends les huées des mouettes au-delà des maisons mouillées.   A l’oiseau de la miséricorde Editions Guy Chambelland,... [Lire la suite]
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20 novembre 2018

Maurice Bourg (1918 - ?) : En venue

  En venue        Tout ce qui fut. Tout ce qui va venir. Comme écrit, comme inscrit dans le poème.        Tout !        La Forêt, dans l’air, avant le printemps. Avec les futures envolées d’ailes. Avec les chants, avec les oiseaux qui ne sont pas encore. Avant les retombées de lumière qui deviendront vie, rythme.        Le Poème, dans l’air, avant les mots.        La Parole, avant, le... [Lire la suite]
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