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Le bar à poèmes
1 novembre 2018

Claudio Achillini (1574 – 1640) : Broderie printanière / Scherza intorno alla primavera

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Broderie printanière

 

Sitôt que du soleil tiédissent les rayons,

Le flot qui sommeillait, borné d’un beau cristal,

Se réveille et, courant par ses canaux penchants,

Vagabond, babillard, se remet en voyage.

 

Le rossignol vient saluer en son langage

L’avril qui tant de fleurs jaunes et vermillon

Sème sur les coteaux ou au flanc des vallons,

Charmant fourrier d’un mois de mai empli d’odeurs.

 

Et comme au pastoureau vient d’ombrage une envie,

Sous l’haleine des calmes brises je crois voir

Le bois verdir et s’enfeuiller pour lui complaire,

 

Disant : - A ton désir je m’incline et verdoie ;

Et la feuille naissante, ourdissant mes ombrages

Avec les rais du soleil, te brode une alcôve.

 

Traduit de l’italien par Danielle Boillet

in, « Anthologie bilingue de la poésie italienne »

Editions Gallimard (La Pléiade), 1994

 

Scherza intorno alla primavera

 

Or che del sol più temperato è il raggio,

Il fiume che dormia fra bei cristalli

Si sveglia e segue in su gli obliqui calli,

Garrulo peregrino, il suo viaggio.

 

Saluta l’usignuolo in suo linguaggio

April, che tanti fior vermigli e gialli

Semina su le piagge e su le valli,

Vago forier d’un odorato maggio.

 

E perché d’ombre il pastorel s’invoglia,

A lo spirar di placid’ aura i’ veggio

Che verde il bosco a quel desio s’infoglia.

 

E dice : - A te m’inchino, a te verdeggio ;

E l’ombre mie la giovinetta foglia

Tesse col sole e ti ricama il seggio.

 

Poesie di Claudio Achillini,

Presso Clemente Ferroni, Bologna, 1632

Poème précédent en italien :

Roberto Veracini : A naviguer / A navigare (19/09/2018)

Poème suivant en italien :

Giacomo Leopardi : A soi-même /A se stesso (20/12/2018)

 

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