
Parce que nous ne possédons rien
Le regard
I
Parce que nous ne possédons rien,
nous voyons. L’œil, brûlant
à cette heure du jour, quand la lumière, cruelle
à force d’être vraie, blesse
le regard, ne m’apporte plus
la simplicité d’autrefois. Je ne sais plus ce qui meurt,
ni ce qui ressuscite. Mais je regarde,
m’enflamme, et le regard devient
baiser – d’amour ou de trahison, je ne sais pas.
Le regard voudrait modeler les choses,
arrêter la hâte aveugle
des adieux, vêtir et cacher
la terrible nudité des adieux,
...
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