ENTRE LES COPEAUX DE LA JOURNEE
Toute la nuit je marchais par la ville.
Du plafond bleu
j’enlevais la lune
et je la descendis sur la terre
comme une lanterne ;
le tisonnier de sa lumière
m’éclairait les copeaux de la journée
laissés dans la rue
et inondés d’ombres.
Toute la nuit je marchais par la ville.
Je lisais les trottoirs où les pieds avaient écrit,
J’approchais mes doigts de la poitrine des chaussées,
je suivais les échos des ruelles jusqu’à leur nid,
je mettais sur ma main les grandes places
et je les élevais à mon oreille.
Le lendemain je rentrais chez moi
pâle
Traduit du polonais
In, Revue Manomètre, N° 2, Octobre 1922, Lyon
Du même auteur : Les yeux au-dessus de la ville (24/09/2019)