30 décembre 2017

Dylan Thomas (1914-1953) : « Surtout quand le vent d’octobre… » / Especially when the October wind…”

  Surtout quand le vent d’octobre Avec ses doigts de givre flagelle mes cheveux, Pris aux griffes du soleil je marche sur le feu Et jette sur la terre la griffe de mon ombre, Par le bord de mer, j’entends bruire les oiseaux, Et tousser le corbeau dans les ramées d’hiver, Mon cœur palpitant qui frissonne à ses paroles Epanche le sang des syllabes et draine ce qu’elle dit.   Emmuré moi aussi dans une tour de mots, je trace Sur l’horizon qui marche comme les arbres Les profils verbeux de femmes et dans le parc ... [Lire la suite]
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29 décembre 2017

Jacques Brault (1933- ) : Patience

  Patience   nous ne partirons pas    cette banquise neurasthénique porte l’espoir des morts qui ne sont pas nés   si belle soit la terre promise ailleurs en d’autres mondes ce n’est pas ici                                            nous gèlerons sur place comme pères et mères nous... [Lire la suite]
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28 décembre 2017

Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) : Cloche à plongeur

  Cloche à plongeur     Ô plongeur à jamais sous sa cloche !  Toute une mer de verre éternellement chaude !  Toute une vie immobile aux lents pendules verts !  Et tant d'êtres étranges à travers les parois !  Et tout attouchement à jamais interdit !  Lorsqu'il y a tant de vie en l'eau claire au-dehors ! Attention ! l'ombre des grands voiliers passe sur les dahlias des forêts sous-marines ;  Et je suis un moment à l'ombre des baleines qui s'en vont vers le pôle !   En ce... [Lire la suite]
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27 décembre 2017

Mathurin Régnier (1573 – 1613) : Epitaphe

  Epitaphe   J’ai vécu sans nul pensement, Me laissant aller doucement A la bonne loi naturelle ; Et si m’étonne fort pourquoi La mort daigna songer à moi, Qui n’ai daigné penser à elle Du même auteur : « Quand sur moi je jette les yeux… » (27/12/2016)  
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26 décembre 2017

Francine Caron (1945 -) : Jetée

  Jetée (Le Pouliguen)   Terre insolite comme héritée des eaux balayée d’incendies de glace léchée grande caresse femme à femme de l’accrue paresseuse des ondes Harem gris vert qui s’éternise et enfle et disparaît et se diffuse éventail moiré d’or  qui sombre et se respire                je suis de tes vagues de vent de tes courses marines de tes épaves et de tes trésors hachurés Le mouvement le mouvement sans cesse et ce destin ... [Lire la suite]
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25 décembre 2017

Alphonse de Lamartine (1790 – 1869) : L’Automne

  Automne   Salut, bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards. Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire ; J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits ; C'est l'adieu... [Lire la suite]
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24 décembre 2017

Shū Ting / 舒婷 ( 1952 -) : La perle, cette larme de la mer

La perle, cette larme de la mer   Dans ma paume tremblante est posée une perle, telle une larme jaune pâle gouttant de la mer…   quand les flots s’éloignent pleins de ressentiments, sanglotent devant la blanche poitrine de la terre, elle est larme brûlante dans les yeux du héros, elle a sa loyauté, la lumière envieuse                    ne saurait la changer en goutte d’eau pure ; quand l’ovation des vagues... [Lire la suite]
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23 décembre 2017

Roger-Arnould Rivière (1930 - 1959) : « La mort… »

  La mort signe moins de la création   la mort ce point d’acné sur la face de la douleur   la mort surprise comme le sexe dispersion comme la volupté   La mort n’est au fond que ce gouffre vierge où notre verge de vie a soudain licence de pénétrer   la mort est au fond. Avril 1959 Poésies complètes, Guy Chambelland éditeur, 1963 Du même auteur : « Je sais la caresse du petit matin… » (23/12/2016)
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22 décembre 2017

André de Richaud (1909 – 1968) : La voie du sang

  La voie du sang A Pierre Seghers   Cet amour dénoué à travers les champs Ce poignard sanglant dans les rochers Ce vent mortel traîné par de fausses hirondelles Voilà ma pauvre vie. Il faudrait pouvoir traverser le miroir Pour vous atteindre ô vous qui m'aimez Mais il y a du sang jusqu'au plus profond de ma jeunesse.   Je suis comme la mer plein de villes flottantes Je suis comme le ciel peuplé de nuages ennuyés Ma vie, au fond des ravins Tremble chaque nuit jusqu'à l'aube   Et moi je... [Lire la suite]
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21 décembre 2017

Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594 – 1651) : « Assis sur un fagot… »

  Assis sur un fagot, une pipe à la main, Tristement accoudé contre une cheminée, Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée, Je songe aux cruautés de mon sort inhumain. L'espoir, qui me remet du jour au lendemain, Essaie à gagner temps sur ma peine obstinée, Et, me venant promettre une autre destinée, Me fait monter plus haut qu'un empereur romain. Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre, Qu'en mon premier état, il me convient descendre, Et passer mes ennuis à redire souvent : Non, je ne trouve point... [Lire la suite]
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