Fil blanc, fil noir
Il y a des jours de grand air
Des bottines au vent
Martelant les pavés de la rue Saint-Martin
Des jours d’ennui où la morgue aux lèvres
J’accueille mes peurs par bosquets massifs
Il y a des jours d’azur
Qui amassent les billes fulgurantes de l’enfance
Toute une vie dans l’écho de ma langue
Il y a des êtres de peu d’importance
Dont le nom figure sur nul registre
Il y a des jours où
L’on soupire
Tu manques à mon ombre
Pour dire l’absence
De l’aimé
Il y a des jours où il faut être là
Par beau temps ou par mauvaise passe
Mon visage est précieux
Comme sorti d’un bain d’enfance
Une étoile se joue de mon tournis
Un lézard se rue sur le muret du langage
Il y a des jours il fait bon
Marcher sur son sol natal entre figuiers et pierraille
Cactus et roc
Poussière et terre
Tant qu’on peut distinguer
Un fil blanc d’un fil noir
Entretenir le tourbillon de feu
Des aurores qui reviennent
In, « Il fait un temps de poème. Volume 2.
Textes rassemblés et présentés par Yvon Le Men »
Filigranes Editions, Lec’h Geffroy, 22140 Trézélan
Du même auteur : Désirs (21/11/2015)