29 septembre 2016

Léon-Gontran Damas (1912 – 1978) : Nuit blanche

  Nuit blanche   Mes amis j’ai valsé valsé comme jamais mes ancêtres les Gaulois au point que j’ai le sang qui tourne encore à la viennoise   Mes amis j’ai valsé valsé toute mon enfance vagabondant sur quelque Danube bleu Danube blanc Danube rouge Danube vert Danube rose Danube bleu blang rouge vert rose au choix   Mes amis j’ai valsé valsé follement au point que souvent souvent j’ai cru tenir la taille de tonton Gobineau ou de cousin Hitler ou du bon aryen qui mâchonne sa vieillesse... [Lire la suite]
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28 septembre 2016

Alexandre Nikolaïevitch Radichtchev, /Александр Николаевич Радищев (1749 – 1802) : « Ami, pourquoi tes yeux sont-ils emplis de l

      - Ami, pourquoi tes yeux sont-ils emplis de larmes, Ton âme déchirée par ces vaines alarmes ? Es-tu seul à souffrir ? Un tel qui semble gai Vit-il en vérité dans un bonheur parfait ? Il sait comme est menteur le sourire à ses lèvres, Le serpent du remords le ronge dans sa fièvre… Il peut bien être roi, il porte son enfer.   - Cela ne m’aide point ! Seul dans ces bois déserts, Sans ami, sans enfants, je dois pleurer encore, Entouré jour et nuit d’un pouvoir que j’abhorre. ... [Lire la suite]
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22 septembre 2016

Alphonse de Lamartine (1790 – 1869) : Le lac

  Le lac     Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges                     Jeter l'ancre un seul jour ?   Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre ... [Lire la suite]
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21 septembre 2016

Arthur Cravan (1887 – 1918) : Hie!

Hie !  Quelle âme se disputera mon corps ? J'entends la musique : Serai-je entrainé ? J'aime tellement la danse Et les folies physiques Que je sens avec évidence Que si j'avais été jeune fille, J'eusse mal tourné. Mais, depuis que me voilà plongé Dans la lecture de cet illustré, Je jurerai n'avoir vu de ma vie D'aussi féeriques photographies : L'océan paresseux berçant les cheminées, Je vois dans le port, sur le pont des vapeurs, Parmi des marchandises indéterminées, Les matelots se mêler aux... [Lire la suite]
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20 septembre 2016

Yosano Akiko / 与謝野晶子 (1878 – 1942) : « sur ma peau douce et chaude… »

  sur ma peau douce et chaude n’es-tu pas triste que ta main ne se pose, toi qui me parle de la Voie.   Traduit du japonais par Denis Andro et Makiko Ueda In, Revue « Vagabondages, N° 77, Janvier/Février/Mars 1990 » Association Paris-poète 3, rue Séguier, 1990 De la même autrice : « le printemps est si court… » (01/10/2014)  
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19 septembre 2016

Yann Ber Calloc’h (1888 – 1917) : Pour les Trépassé / Eid an enan

  Pour les Trépassés   Ils sont morts. Ils sont étendus dans la tombe froide et silencieuse,           Là-bas, au cimetière de la paroisse ; Sous leur tête quatre planches, un peu de paille, Au-dessus, six pieds de terre, et une pierre et une croix. Sur la croix noire leur nom autrefois peint en blanc           A été délavé par la pluie ; Tout autour, une herbe grasse croît sur le terrain… Ceux-là qui sont morts,... [Lire la suite]
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18 septembre 2016

Jean Rousselot (1913 – 2004) : Il faudrait être encore plus simple

  Il faudrait être encore plus simple A Henri de Lescoët     Il faudrait être encore plus simple, Si simple que l'on puisse entrer Dans la simplicité du vent, Du soleil poussiéreux Du linge qui pantèle sur la corde sans se plaindre. Il n'y a pas de désespoir dans le monde, Ni d'espoir. Il n'y a que la simplicité du vent, Du soleil, Du linge, De la corde ; Il n'y a que la simplicité de l'eau, Ses vergetures d'accouchée; Il n'y a que l'eau, Le caillou, Le simple nécessité de brûler et de mourir. Il... [Lire la suite]
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17 septembre 2016

Roberto Veracini (1956 - ) : La cité-navire / La citta-nave

  La cité-navire   Pour arriver à Volterra il faut des milliers de lieues de chênes, de rochers  et de tramontane, de frontières inviolées de loups et de sangliers, de longues journées sidérales et d’espaces immenses et après, d’hommes méfiants et solitaires, de terres d’argile ensoleillées, inhospitalières, de pierres très dures à sculpter, de murailles fermées, et de      meurtrières et une légère inquiétude, obsédante…   Et pourtant regarde – le dirais-tu ? – là tout... [Lire la suite]
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16 septembre 2016

Nelly Sachs (1891 – 1970) : « Des langues de mer salées… »

  Des langues de mer salées lèchent les perles de notre mal A l’horizon la rose non de poussière mais de nuit s’enfonce en ta naissance Ici dans le sable son chiffre que le temps recouvre de son enveloppe noire pareil aux cheveux continue de croître dans la mort   Traduit de l’allemand par Richard Lionnel Le mystère de la semence,  in, Brasier d’énigmes et autres poèmes Editions Denoël / Lettres Nouvelles, 1967 De la même autrice : « Ici où dans le sel… » (16/09/2015) « Rêve surcroît... [Lire la suite]
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15 septembre 2016

Kakinomoto No Hitomaro / 柿本 人麻呂 (662 – 710) : Sur la route de Karu

  Sur la route de Karu…   Sur la route de Karu (oies sauvages                                        à travers le ciel) est le village de mon amour et violemment je rêvais de la voir malgré les yeux fixés sur moi je rêvais notre rencontre branches du Katsura et je vivais confiant comme le pilote d’un grand bateau ... [Lire la suite]
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