
A François et Suzanne de Fortis
I
J’ai la nostalgie d’une plaine d’herbes,
Je regrette confusément de petits chevaux,
Des camps levés dans de tristes matins glaciaires,
Des fleuves traversés qui n’avaient pas de noms,
Les marches forcées vers des villes à coupoles,
Et des villages blancs défendus par des pieux.
Je regrette mes voisins, les compagnons de la horde,
Et plus que tout celui qui vivait près de moi,
Celui dont le genou touchait mon genou nu,
Celui dont j’entendais le souffle et dont...
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