
Je m’en irai
avec ce siècle où j’ai mal vécu
sans même m’offrir
le luxe du désespoir
Je m’en irai
avec ma fronde et mes cailloux
le coq égorgé sur ma poitrine
pour avoir chanté la nuit
Je m’en irai
avec le secret de ma pyramide
et le tatouage de mes barreaux
mes petits pieds lacérés par le miroir
où j’ai refusé de me regarder
Je m’en irai
sage et ignorant
doux et amer
sans dire adieu
à celle que je n’ai pas su aimer
Je tomberai
foudroyé
comme une étoile oublié des hommes
dans le désert des voix
...
[Lire la suite]