Stèle d’une courtisane
Toutes mes portes furent ouvertes, forcées à
cris, ou larmes, ou plaisirs, tous mes anneaux
sans clefs furent ouverts. Il ne resta qu’une
habitude de plaisir, d’autres plaisirs, rien qui
ne fût ensemble de plaisirs. Ma mémoire
sera dans l’oubli. Ainsi fut d ésirée ma fin,
mais les dieux seuls savent vers quoi je
marche. Il ne reste de moi que quelques fleurs
éparses, peu de larmes pour mon bûcher.
Ici cette beauté que je ne voile pas et sur ma
chair de marbre cette pâleur que je conserve.
J’ai ordonné ainsi que l’on colore la
pupille de mes yeux verts
Images de la mort douce
Editions Clivages, 1974
Du même auteur :
Voix ailée et vaine de Béatrice (06/02/2015)
Tombe de jeune homme (15/03/2017)
Stèle d’un mystique étranger (15/03/2018)
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