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Le bar à poèmes
7 janvier 2016

Kazimierz Brakoniecki (1952 - ) : Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (I- IX)

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Armor

Poèmes de l’Atlantique

 

I

Sur cette plage

à la vue de l’océan

deux philosophes tourmentés

ont trouvé la mort.

 

Non,

aucune bête à quatre têtes hurlantes

ne sortira de cet océan en jeûne.

Pas une baleine n’arrivera

Avec Jonas, ceint de la membrane de l’angoisse.

Légers embruns d’un vent éteint,

galettes de nuages, râles de mouettes bienveillantes.

 

Des centaines de corps transpirent après déjeuner,

chips, préservatifs, journaux, rubans.

 

Pas plus.

Nous sommes seuls avec notre Camarde

qui grandiose se déguise

nous expulse, nous enfante.

 

Même la mer,

cette éternelle accoucheuse d’esprits,

avec paresse s’emmêle dans les rochers,

les parant d’un halo d’algues.

Mer, verbe, varech, songe qui éructe,

divination incessante

des entrailles houleuse des temps.

 

 

II

 

Aujourd’hui ciel et mer 

sont alignés. 

Deux petits traits ininterrompus 

qui font face à la terre, 

d’où flotte l’ombre légère 

du monde.

  

 

Les gens, sans aucune arrière-pensée, 

regardent d’autres gens. 

Et ils voient se mouvant en eux 

la nature en son chaos. 

 

 

Une jeune fille nue, 

un ruban rouge à la tresse, 

vomit debout, les jambes écartées, au-dessus d’un crabe. 

 

 Quelqu’un de dessous frappe en cadence de sa palme 

ou de son visage marqué, 

et nous donne, à nous innocents, 

un faible signe 

de paix. 

 

III

 

Qui

bouillonne,

bredouille gargouille, pulse,

frappe, gifle, flagelle,

du feu sous la glace ?

 

Qui

coasse, tourne, boucle, s’écarte,

et retourne, claque, jette, gémit,

lutte ?

 

Une grande palme pourvue d’un sexe humide,

une grande palme ou une grande aile

déchirée, saignante, tressaillante, consumée.

Le grand ronflement du début et de la fin,

le crépitement des nerfs, de la semence, de la pierre et du ciel.

 

Qui

coasse,

les geysers qui giclent, claquent, grondent,

les sanglots, bruits sourds, cris, vents ?

Qui

s’écarte, se resserre, se pose, évacue

des flèches, du sang, du sperme, de l’eau, de l’air

fait exploser la porte ?

 

C’est tout ce que voit un homme au béret

qui a baissé son pantalon

et se blottit contre la pierre en rut.

 

Il voit tout çà et se masturbe dans l’odeur de la marée

montante et descendante.

Lui-même devenu pierre qui jaillit.

 

IV

 

Comme une pensée nue, 

comme des corps nus, 

comme des os nus, 

 

 

sérénité du temps dilapidé. 

 

 

Celui qui, dévêtu, marche tout droit 

sur une eau calme 

fait penser à une tortue efféminée. 

 

 

Celui qui mourra bientôt 

pue de sa carapace pourrie 

d’orgueil 

son organe du cri pend tristement. 

 

 

Celle qui étend ses jambes cruelles 

et dans la blessure du monde attire une lumière saline 

demain fera naître une pierre noire et rude, 

que la mouette habile et sale 

enlèvera d’un coups de bec criard. 

 

 

Vieille pensée nue 

vieil os nu,

 et nous deux dans l’ombre 

de l’océan du corps du siècle 

nous étonnons de nous étonner encore, 

vague après vague, d’être encore 

 

 au rivage du néant.

 

V

 

Nos fils se baignent dans l’océan,

et un homme nu maigre et sec

regarde vaguement dans leur direction.

Il se frotte ses cuisses brunies,

foule le sable aux pieds,

déterre le secret déformé de la vie,

abdomen du temps.

 

Nos fils se baignent dans l’océan,

en criant, sautant, plongeant.

Une vague de jeunesse les recouvre

avec nos souvenirs grandissants.

Je te regarde, je regarde ton ventre,

quand enceinte de moi

tu m’as touché,

quand j’écrivais un poème à Dieu,

et j’entends le lointain fux et reflux de l’amour.

 

Nos fils se baignent dans l’océan,

suivis du regard de ce vieil homme.

Nous les suivons de près du regard,

Mais ils sont dans leur propre océan,

dans la fruiterie de leur propre cosmos.

 

VI

 

Tu es ma sœur et ma mère, 

mon liquide amniotique 

qui est sans fond. 

 

Mais mon pénis 

est infini, 

il devient cordon ombilical affamé, 

il désire le monde. 

 

Tu es ma sœur et ma mère 

ma femme et ma maîtresse. 

Je te trompe chaque jour, 

je te trompe avec la mer noire qui me submerge. 

 

C’est mon corps 

qui est infini, 

et il s’accroît dans le secret du monde. 

Il sépare la mer de la terre, 

Il déchire la mer de la terre, 

il déchire la cellule solitaire 

qu’est notre fils rejeton. 

 

Je suis ton frère et ton père, 

notre abîme à nous

qui sonde la mort.

 

VII

 

J’aimerai que tu sois 

ma maîtresse ou ma fille, 

mais pas ma femme. 

 

Mon coup de foudre 

tardif. 

 

Comme si une tache de tendresse 

s’étalait sur ta peau molle, 

comme si sur l’enveloppe de ta vie 

une goutte de douleur s’enfonçait. 

 

 

Ton océan est  effréné, 

mon spermatozaire y nage, 

et le sang de nos ancêtres, 

dans le siècle des pères et des mères, 

et celui des générations prochaines. 

 

Je sors de la profondeur du corps 

et j’atteins de mémoire la lumière, 

les abîmes à remous 

de ma première parole saline,

les premiers les derniers plaisirs 

au vol. 

 

La conscience à la crête d’une vague de la mort

 

VIII

 

L’Océan est un espace sourd

qui frappe, monotone, dans le rocheux panache d’un désert

avec la vessie du diable tristement amoché.

Il clabaude, crache, retourne la langue et montre au monde ses organes génitaux.

Le jour et le vent lui auscultent la gorge,

où les restes d’une nuit rousse pataugent dans l’épouvante.

 

Tapage du néant, glapissement du désert, force vide,

sourde dans un vacarme de pierres broyées,

la vessie éclate et dévoile un os pur du cosmos,

un abîme muet qui n’a pas été digéré par le feu.

Toutes les syllabes du monde et les grandes vessies flottantes, rien                                                                                

l’océan s’étend dans un espace vide

qui râle, enfermé dans l’oreille enflammée de la terre.

 

Il est vaincu par lui-même tout haut,

sans entendre l’eau, sans se tenir à la hauteur de son regard,

passant par la faim dans un désert circulaire, effréné,

terrassé dans le dos par le retour du temps,

que nous percevons nous deux, assourdis par la vie,

deux albumines d’eau pensantes et d’agonie

une vague de sons de l’âme qui se brise et nous submerge.

 

 

IX

 

Que peut-on trouver dans l’océan 

à part lui-même ? 

 

Son portrait en son fond barbouillé 

de minuscules éclats sablonneux, 

son angoisse dans l’horizon noyé ? 

 

L’océan est le mouvement obstiné, régulier, 

de la fécondité et du vide, 

du début et de la fin, 

de la mythologie cosmique de l’enfantement et de la parole. 

 

Les autochtones, amis de l’océan, 

marchent au bord de l’eau avec des bottes en caoutchouc, 

et piochent dans ses dents puantes 

les aliments d’un festin gratuit. 

 

Que peut-on trouver dans l’océan 

à part lui-même ?

  

Des colonies de mollusques, de crevettes, de crustacés, 

dalles d’eau salée sous l’ongle d’une pierre, 

l’épouvantable blancheur glissante 

que l’eau inonde vite de morve.   

 

Je ne sais pas, 

je ne suis pas de ce doux Nord flottant, 

mon esprit a des humeurs lacustres et sylvestres, 

mon Nord à moi est une fleur piquante du vent de la Baltique 

et des frimas continentaux. 

Je mourrai d'épouvante tout comme vous

dans la lumière de l'inconnu.

 

Je suis assis face à l’océan que je contemple 

tout à fait privé de désir, 

jusqu’à ce que soudain le vent se liquéfie,

 et jette sur le rameau d’un pin taciturne 

un rouge-gorge sombre qui chante des adieux.

..................................................................................................................

 

Traduit du polonais par Frédérique Laurent

In, Kazimierz Brakoniecki : "Atlantide du nord"

Editions Folle Avoine,35137 Bédée, 2014

Du même auteur :

Dithyrambe  / Dytyramb (07/01/2014)

Fugacité / Przemijanie (07/01/2015)

 Souvenance (07/01/2017)

Vent de la mer (07/01/2018)

Varmie (07/01/2019)

Sur la route de Pont-Aven / Na drozde do Pont-Aven (07/01/2020)

Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (X – XVIII) (07/01/2021)

Intangible (07/01/2022)

Indestructibles (07/01/2023)

Lettre à Allen Ginsberg – 1986 (07/01/2024)

 

 

Armor

 

Wiersze atlantyckie

 

I

Na tej plaży

w spektaklu morza

zabiło się dwóch niespokojnych

filozofów wolności

 

Nie

żadna bestia o czterech wyjących głowach

z tego poszczącego oceanu nie wyjdzie

zaden wieloryb nie przypłynie

z otoczonym w jedną błonę lęku Jonaszem

Mgiełka  wygasłego wiatru

monety obłoków jazgot życzliwych mew

 

Setki ciał parujących po obiedzie

czipsy prezerwatywy gazety wstązki

 

Nic więcej

Sami jesteśmy z naszym obfitym

umieraniem które przebiera się

w nasze wydalanie i rodzenie

 

Nawet morze

ta wieczna akuszerka nastrojów

leniwie czochra się o skały

przystrajając je w czapkę z wodorostów

 

Morze mowa trawa bełkotliwy sen

nieustanne wróżenie

z falujących wnętrzności czasów

 

II

Dzisiaj morze i niebo

są prostolinijne

Dwie linijki bezmariu

przyłożone do czoła ziemi

skąd wieje lekki cień

wszechświata

 

Ludzie bez żadnej złej myśli

patrzą na innych ludzi

i widzą poruszającą się w nich

chaotyczną przyrodę

 

Naga dziewczynka

z czerwoną wstążką na warkoczu

wymiotuje rozkraczona na krabem

 

Ktoś od spodu stuka miarową płetwą

lub zabliżnioną twarzą

i daje nam niewinnym

słaby znak pokoju

 

III

Kipiel

Bełkotanie bulgotanie pulsowanie

uderzanie biczowanie chlastanie

zimnego wrzątku

 

Skrzeczenie wirowanie zamykanie rozwieranie

obracanie trzaskanie rzucanie stękanie

mocowanie

 

Wielka płetwa u nasady wilgotnej płci

wielka płetwa czy wielkie skrzydło?

Drapanie spuszczanie trawienie skakanie

wielkie chrapnięcia poctzątku i końca

stukot nerwów nasiena kamieni nieba

 

Kipiel

Gejzery chluśnięcia uderzenia warknięca

szlochy łoskoty krzyki pierdnięcia

rozwieranie zwieranie wkładanie spuszczanie

strzały krwi spermy wody powietrza

zatrzaskiwanie spienionej bramy

 

Wszystko to widzi facet w berecie

z opuszczonymi spodniami

który przytula się do skały w rui

 

Widzi to i onanizuje się w odorze odpływu

i w odorze przypływu

sam zamieniony w  bluzgający kamień

 

IV

Sama naga myśl

Same naga ciała

Same nagie kości

 

Błogość trawenia czasu

 

Ten który idzie rozebrany linią

cichej wody

przypomina zniewieściałego żółwia

 

Ten nieługo umrze

cuchnie jego chitynowy pancerz

pychy

zwisa smutno organ wrzasku

 

Ta która rozkłada swoje nieludzkie nogi

i w ranę światia wabi słone świat ło

jutro urodzi czarny chropowaty kamień

który porwie krzykliwym dziobem

brudna obrotna mewa

 

Stara naga myśl

stara naga kość

i my djowe w cienu

morza ciała wieku

dziwimy się że jeszcze się dziwimy

fala za falą trwamy

 

na brzegu nicości

 

V

Nasi synowie kąpią się w morzu

a nagi wyschnięty człowiek

wyblakle patrzy w ich stronę

pociera dłonią brunatne uda

trze stopą piasek wygrzebuje

zdeformowaną tajemnicę życia

odwłok miłości i muszlę czasu

 

Nasi synowie kąpią się w morzu

krzycząc skacząc nurkując

przykrywa ich fala młodości

i nasze rosnące wspommienia

Patrzę na ciebie na brzuch twój

którym mnie kiedyś ciężarna

piszącego poemat do Boga dotknęłaś

i słyszę dalekie przypływy miłości

 

Nasi synowie kąpią się w morzu

śledzi ich wzrokiem stary człowiek

śledzimy ich swoim bliskim wzrokiem

ale oni są już we własnym morzu

w oworcani w własnego kosmosu

 

VI

Jesteś moją siostrą i matką

macierzyńską wodą

ktorą jest bez dna

 

Ale i mój penis

jest nieskończony

staje się pępowiną głodu

pożądania świata

 

Jesteś moją siostrą i matką

zoną i kochanką

zdradzam cię codziennie

z zalawającym mnie czarnym morzem

 

Oto ciało moje

które jest nieskończone

i rozrsata się w tajemnicy świata

dzieli na wodę i ziemię

rozdzierana samotną komórke

którą jest nasz wysokopienny syn

 

Jestem twoim bratem i ojcem

naszą wspólną głębią

którą sonduje śmierć

 

VII

 

Chciałbym zebyś była

moją kochanką lub córką

ale nie żoną

 

Moim starzejącym się w tobie

rozbłyskiem gromu

 

Jakże rozległa jest plama

czułości na wiotkiej skórze

jakże głęboka jest kropla

bólu na skórze życia

 

Nieokiełznane jest twoje morze

płynie w nim plemnik mój

i naszych przodków

w stulecia ojców i matek

przyszłych ludzkich osoczy

 

Schodzę w to wgłębienie w ciele

i dotykam światła z pamięci

poruszających się czeluści

pierwszej słonej mowy

pierwszych i ostatnich rozkoszy

lotu

 

Nad krawędzia fali świadomości

w tunelu rozwartych oczu śmierci

 

VIII

Ocean jest przestrzennie głuchy

i monotonnie wali w skalne pióropusze pustki

pokancerowanym załośnie pęcherzem diabła

ujada pluje wywraca  język  pokazuje genitalia światu

dzień i wiatr zaglądają mu do gardłą

gdzie resztki bezbarwnego kosmosu

taplają się w nieustającej grozie

 

Walenie nicości skomlenie pustki próżna moc

głucha w hałasie miażdżonych kamieni

pęcherz pęka i odsłania czystą kość kosmosu

niestrawonią przez ogień oniemiałą glębię

wszystkie sylaby świata i wielke pławne nic

Ocean rozkłada się na pustą przestrzeń

która rzęzi zamknięta w rozpalonym uchu ziemi

 

Jest przez samego siebie głośno pokonany

nie słysząc wody nie stając na wysokości jeje wzroku

przemijając w kolistych pustkach rozbryzgujących chłodem

powalony na plecy powracającego czasu

którego my we dwoje ogłuszeni życiem słuchamy

dwa myślące białka wody i agonii

Zalewa nas potłuczona fala duchowych dżwięków

 

IX

Co można znależć w oceanie

poza nim samym

 

Swoją podobiznę w rozcieranym

drobnymi bryzgami piaszczystym dnie

swój lęk w zatopionym horyzoncie?

 

Ocean jest powracającym uparcie ruchem

zapładniania i patroszenia

początkiem i końcem

kosmicznej mitologii ciązy i mowy

wyniesiena i zatracenia

 

Zaprzyjażnieni z morzem tubylcy

chodzą w gumiakach po wybrzeżu

wygrzebując z jego cuchnących zębów

świąteczne darmowe pokarmy

 

Co można znależć w morzu

poza nim samym?

Kolonie małży krewetki skorupiaki

tafle słonej wody pod paznokciami kamieni

zamknięte okulary zrobaczywiały paszport

białe śliskie przerażenie

które szybko zalewa smarkami woda

a turyści przykrywają całunem koca

 

Nie wem

nie jestem z ciepłego pławnego kosmosu

mój zmysł jest jeziorny i leśny

mój kosmos jest ostrym kwiatem bałtyckiego wiatru

i kontynentalnego szronu

chociaż i tak jak wy na przerażenie umrę

w świetle nierozpoznawalnego

 

Siedzę przed morzem wpatrzony w morze

całkowicie pozbawiony pragnienia

az tu nage powietrze się skrapla

i rzuca na gałązkę małomównej sosny

ćwierkającego na pożegnanie

pochmurnego rudzika

..................................................................................................................

 

Armor

Centrum Polsko – Francuskie Côtes d’Armor -Warmia i Mazury

Olsztyn, 2005

Poème précédent en polonais :

 Czesław Miłosz : Dante (18/12/2015)

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