La porte de l’Ouest
L’échappée, ah – cette lueur bleue sombre
le long du fleuve puis
l’éclair d’ambre doré puis encore
la lueur bleue sombre tout le long du fleuve
(vieux rafiot noir là-bas traînant
près d’un gros paquebot blanc)
et les nuages filant bas
au-dessus des vagues grises aux crêtes
écumantes (ah cette course qui se brise) et
en-haut
le vol noir des goëlands
Puis les collines, fougères rousses entre -
mêlées et les ronces et les roses sauvages et
le houx rouge – sacré dans la neige
et les arbres très noirs dégoulinant de pluie –
marchant sur des chemins de glace bleue les
ruisseaux impétueux l’air mordant
et cette lumière d’une clarté folle
cette lumière abrupte angélique démentielle
qui fait surgir le monde dans sa nudité
réel toujours changeant clair-obscur perpétuel
Traduit de l’anglais par Philippe Jakowski et l’auteur
In « Terre de diamant », Edition bilingue
Alfred Eibel éditeur, Lausanne (Suisse), 1977
Du même auteur :
Le Grand Rivage (1 - 53) (06/09/2014)
Lettre à un vieux calligraphe (03/09/2016)
Théorie (03/09/2017)
« La pensée est une pensée... » (03/09/2018)
Java (03/09/2019)
La rivière qui traverse le temps (03/09/2020)