Pierre Minet (1909 – 1975) : Poèmes
Calme inquiet de la route glorieuse.
Mes rêveries s’effritent comme un dernier reflet de
cathédrale. – Montées – De rapides circonvolutions
longent ma pensée abandonnée.
J’aperçois les collines de marbre qui reflètent tendrement
les effigies des morts.
Immense diadème, le trajet frémit en songeant au long
voyageur. Il est rempli d’atrocités.
*
La conclusion s’approche. Je me suis élevé au plus haut degré
de la grandeur. Ah ! la formidable envolée à la recherche de la
solution, la si utile solution. Total : rien. Rigolade insensée et
crispante, parce que je me suis appliqué inconsciemment à
détruire les seules chances de la subsistance. Maintenant je
flotte. Il n’y a plus que moi dans une grande complication de
couleurs uniformes. Que trouverais-je ? Et y a - t’il des
coulisses invisibles derrière cette exposition de blanc ?
Revue « Le grand jeu, N°1, Eté 1928 »
Chez Roger Vailland, Paris, 1928
Du même auteur :
« Mort, je m'égrènerai en toi… » (16/08/2014)
Lettre (11/08/2016)
Abandonnés (06/07/2019)