Ce que je peux dire
C’est que j’ai vécu sans rien comprendre
C’est que j’ai vécu sans rien chercher
Et ce qui m’a poussé jusqu’à l’extrême mesure
Jusqu’à l’extrême dénuement
C’est en moi je ne sais quelle force
Comme un rire qui transparaîtrait dans un visage tourmenté
Quand on a vu toutes les choses se perdre et mourir
Et quand on est mort comme elles de les avoir aimées
Le vent les feuilles la pluie le froid et l’amour qui leur donnait
une mémoire
Je ne pourrai plus jamais sans doute me souvenir
Car je suis passé par toute la misère
Mon espoir fut criblé par toute la misère
En dérive vers l’absolu,
Edition Seghers,1952
Du même auteur :
« dans le temps, dans la nuit... » (04/06/2014)
« Enfant je me suis étonné… » (04/06/2016)
"Au moment d’écrire..." (04/06/2017)
« J’ai souffert... » (04/06/2018)
En dérive vers l’absolu (04/06/2019)
Tous nos amis sont morts (04/06/2020)
« J’ai tout jeté dans l’extase... » (04/06/2021)
« Que chaque parole... » (04/06/2022)