J’ai ce matin, suivi des yeux Florence qui retournait au Moulin du
Calavon. Le sentier volait autour d’elle : un parterre de souris se
chamaillant ! Le dos chaste et les longues jambes n’arrivaient pas à
se rapetisser dans mon regard. La gorge de jujube s’attardait au bord de
mes dents. Jusque ce que la verdure, à un tournant, me la dérobât, je
repassai, m’émouvant à chaque note, son admirable corps musicien,
inconnu du mien
Feuillets d’Hypnos,
Editions Gallimard, 1946
Du même auteur :
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