
Exil
Le soir, les amis s’ approchent,
les ombres des collines.
Ils passent lentement le seuil,
assombrissent le sel,
assombrissent le pain
et conversent avec mon silence.
Dehors dans l’érable
s’agite le vent :
ma sœur, l’eau de pluie
dans l’auge chaulée,
prisonnière
elle suit les nuages du regard.
Va avec le vent,
disent les ombres.
L’été pose la faux de fer
sur ton cœur.
Va-t-en, avant que dans la feuille d’érable
ne brûle le stigmate de l’automne.
Sois fidèle,...
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