
III
J’allais, mon ombre était la peur
(il nous fallait marcher
par ces chemins creux
des mauvaise saisons ;
les ronces,
prisonnières des talus
et des sombres ornières
tordaient les pieds
dans les sabots,
écorchaient le visage
les mains étaient devenues
bleu nuit,
le givre brouillait
le regard et rougissait le nez
la mort nous guettait
à chaque fossé,
à chaque douve
au détour des barrières de bois
et des grillages,
derrière chaque arbre
était tendu ce fil
qui donnait de l’élan
à celui qui s’y...
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