30 janvier 2015

Etienne Jodelle (1532 – 1573) : « Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde… »

Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde Loin de chemin, d’orée et d’adresse, et de gens ; Comme un qui en la mer grosse d’horribles vents Se voit presque engloutir des grands vagues de l’onde,   Comme un qui erre aux champs, lorsque la nuit au monde Ravit toute clarté, j’avais perdu longtemps Voie, route et lumière, et presque avec le sens, Perdu longtemps l’objet, où plus mon heur se fonde.   Mais quand on voit, -  ayant ces maux fini leur tour - Aux bois, en mer, aux champs, le bout, le port,... [Lire la suite]
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29 janvier 2015

Huy Cận : (1919 - 2005 ) : Musique funèbre / Nhạc sầu

Musique funèbre   Qui donc est mort ? Comme elle est poignante cette musique ! soir orphelin – la vie, transie, là-bas sur la route ; rue esseulée – la brume monte – couleur de vieille pierre. Brume ou poussière des lents déclins ? les fleurs sont autant de rêves désolés qui fanent les feuilles. Les oiseaux de joie, où s’en sont-ils allés ? Les arbres ont brisés      des branches   O soir de tristesse ! Comme elle est fragile, la lumière du soleil ! ... [Lire la suite]
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28 janvier 2015

Monica Mansour (1946 - ) : Lumière / Luz

Lumière     le vendredi à sept heures du soir par toutes les portes entre un flamboiement pour célébrer la création du monde chaque septième jour la mer de lumière se prête de nouveau à la terre pour que l’on puisse distinguer ses formes pour que l’on continue à leur donner chaque jour un nouveau nom le vendredi à sept heures du soir tu es morte en regardant vers la porte et la lumière t’as inondée   depuis un cercueil en bois arbre creux endormi ton corps retournera dans un drap blanc à l’ombre... [Lire la suite]
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27 janvier 2015

Walt Whitman (1819 – 1892) : Descendance d'Adam / Children of Adam

        Descendance d’Adam   JUSQU’AU JARDIN LE MONDE   Jusqu’au jardin le monde montant à nouveau, Puissance d’époux, de filles, de fils en prélude, Etant ou signifiant l’amour et la vie de leurs corps, Voyez comme est curieuse ma résurrection, j’ai dormi Mais la ronde des cycles en son vaste manège m’a ramené Vers vous, je suis mûr, amoureux, tout est beau, tout m’étonne, M’émerveillent plus que tout mes membres et ce feu frémissant qui y court,      expliquez-moi... [Lire la suite]
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26 janvier 2015

Bernard Noel (1930 - 2021) : A vif enfin la nuit

    A vif enfin la nuit   à Paul de Roux   à vif enfin                                                                    l’énigme est un creux ... [Lire la suite]
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25 janvier 2015

Aimé Césaire (19013 -2008) : En guise de manifeste littéraire

En guise de manifeste littéraire                                                                                            A André Breton   Inutile de durcir sur notre passage, plus butyreuses que des lunes, vos faces de  tréponème pâle   Inutile d’apitoyer pour nous l’indécence de... [Lire la suite]
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24 janvier 2015

Antonin Artaud (1896 – 1948) : Position de la chair

    Dans "Le juif errant", en 1926     Position de la chair        Je pense à la vie. Tous les systèmes que je pourrai édifier n’égalerons  jamais  mes cris d’homme occupé à refaire sa vie.      J’imagine un système où tout homme participerait, l’homme avec sa chair physique et les hauteurs, la projection intellectuelle de son esprit.        Il faut compter pour moi, avant tout, avec le magnétisme incompréhensible ... [Lire la suite]
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23 janvier 2015

André Breton (1896 – 1966) : Ode à Charles Fourier

  Ode à Charles Fourier    En ce temps-là je ne te connaissais que de vue             Je ne sais même plus comment tu es habillé              Dans le genre neutre sans doute on ne fait pas mieux  Mais on ne saurait trop complimenter les édiles  De t'avoir fait surgir à la proue des boulevards extérieurs  C'est ta place aux heures de fort tangage  Quand la ville se... [Lire la suite]
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22 janvier 2015

Jennifer Clement (1960 - ) : Tiens ma robe

Tiens ma robe   J’accrocherai mes vêtements près de tes complets – les manches encore moulées se toucheront comme des bras.   Lorsque nous serons tous deux assis à lire, ma page tournera en réponse à la tienne   Mon souffle embuera ton miroir, nous laverons nos mains avec le même savon.   Et tu tiendras ma robe afin que je puisse y pénétrer.     Traduit de l’anglais par Marie Evangéline Arsenault In, «l’Inconnu et le marin de Newton », Editions Ecrits des Forges (Québec),... [Lire la suite]
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21 janvier 2015

Joyce Mansour (1928 – 1986) : « Le téléphone sonne… »

  Le téléphone sonne Et ton sexe répond. Sa voix rauque de chanteur Fait frémir mes ennuis Et l’œuf dur qu’est mon cœur Frit.   Déchirures, Edition de Minuit, 1955 De la même autrice : Bleu comme le désert (21/01/2014) Chant arabe (21/01/2016) Pericoloso sporgersi (21/01/2017) Trous noirs (21/02/2018) « Les vices des hommes... » (17/11/2019) La cuirasse (127/11/2020) Pour les 50 ans de Balthazar (17/11/2021)  Papier d’argent (17/11/2022)
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