En attendant l’aurore
La nuit étend encore son champ de larmes.
Nos yeux se lassent de guetter l’aurore,
et l’avenir hésitant comme l’océan,
moutonne d’incessants frissons.
Le tunnel s’élance on dirait infini.
Et dès qu’on croit en entrevoir le bout,
on réalise que le chemin reste entier
et qu’il est aussi long que le premier matin.
Pourtant nous marchons nuit et jour
sur ce chemin gorgé du sang de nos martyrs,
et des ronces qui lacèrent nos chairs,
nous tissons des bouquets d’espérance.
Vers la grande cité fraternelle,
comme un torrent que rien n’arrête,
enjambant les murs de renaissantes tyrannies,
nous marchons , pionniers des jours nouveaux.
En attendant l’aurore,
Editions Clé, Yaoundé, 1988