30 octobre 2014

Dominique Sampiero (1954 - ) : « On ne peut pas s'empêcher de mourir »

    On ne peut pas s'empêcher de mourir           N'être rien rend fou tant que l'on résiste.       N'être rien est une jouissance quand on s'y abandonne, les yeux fermés, pour laisser le silence nous dévaster.        N'être rien me parle plus que tout, c'est absurde, rien ne devrait rien dire, mais si, au contraire, seul ce qui n'est pas moi me parle, j'apprends la langue qui me ravage.   *      Là où... [Lire la suite]
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29 octobre 2014

Tristan Cabral (1944 - ) : Requiescat in pace

Requiescat in pace   Amis si je n’ai pas la chance de tomber contre un mur ou assis au soleil en regardant la mer si je meurs d’un meurtre ou d’un éblouissement si ma corde du cœur tarde un peu à casser et s’il faut me conduire dans un mouroir public retenez simplement ces derniers mots d’amour :   quand je commencerai à n’être plus qu’un corps ne vous inquiétez pas et laissez - moi partir j’ai depuis très longtemps tout ce qu’il faut sur moi ou quelqu’un m’aimera assez pour me finir mais qu’on attende... [Lire la suite]
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28 octobre 2014

Gu Cheng / 顾城 ou 顧城 (1957 – 1993) : Le proche et le lointain

    Le proche et le lointain   Toi qui tour à tour me regarde, regarde les nuages,   je te sens, quand tu me regardes, si lointain, quand tu regardes les nuages, si proche 1980   Traduit du chinois par Hsiung Pingming In, « le ciel en fuite, anthologie de la nouvelle poésie chinoise », Editions Circé, 2004         Du même auteur : Fantaisie de la vie (28/10/2015) Je suis un enfant capricieux et fantasque (28/10/2016) La terre est courbe (28/10/2017)... [Lire la suite]
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27 octobre 2014

Nicolás Guillén (1901 - 1990) : West Indies Ltd

  West Indies Ltd   -------------------- IV La faim s’avance sous les arcades remplies de têtes jaunes et de corps de fantômes ; elle séjourne sur les chaises des squares municipaux ou elle grouille en plein soleil, en pleine lune, cherchant l’alcool problématique qui aveugle et fait oublier, mais que ne vend nulle taverne. Faim des Antilles, douleur des Indes Occidentales ingénues !   Nuits que hantent les prostituées bars ou s’entassent les marins ; ô carrefour de cent chemins ... [Lire la suite]
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26 octobre 2014

Moncho Azuaga (1952 - ) : Ce chant / Este canto

Ce Chant   Ce chant-là, monsieur, a les ongles sales de tant chercher les mots dans la terre, et la bouche presque édentée et il mort, monsieur, les vers dont rêvent dans leurs baisers les prostituées à minuit. --------------- Ce chant-là, monsieur, a le cœur rouge de l’impuissance, mais ne se tait pas : même défectueuse la langue crie dans les paroles impures, le mot inexact, chargé de sueur et l’humiliation intacte.   La langue crie, monsieur, au beau milieu de la terre âpre et silencieuse, ... [Lire la suite]
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25 octobre 2014

John Montague (1929 - 2016) : Mer vineuse / Wine dark sea

    Mer vineuse   Car il n’y a pas de mer tout cela n’est qu’un rêve il n’y a pas de mer sauf dans le fatras de notre tête : la mer vineuse de l’histoire où nous tournons tournons, nous débattons        et disparaissons.   Traduit de l’anglais par le collectif de traduction poétique du Groupe d’études et de recherches britanniques. Université de Bordeaux III in John Montagues : “ Amours, marées (The tides of love)”, William Blake and Co, 1988 Du... [Lire la suite]
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24 octobre 2014

Antonio José Da Silva (1705 – 1739) : Le mort vivant

Le mort vivant   Je suis, ô Taramelle, un vivant mort, Car pour toi je m’imagine mort et vivant, Mais ne croit pas que je vis parce que je suis vivant, Puisque, bien que vivant, je suis mort.   Dans la fosse de ton dédain, tu m’enterres mort, Par un signe de ta faveur, tu me ranimes vivant. Si tu me caresses, je m’éveille comme un vivant, Si tu me repousses, je me refroidis comme un mort.   Dans ce combat, tantôt mort, tantôt vivant, Dans la vie, par une faveur, tu me ranimes mort, Dans la mort, par un... [Lire la suite]
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23 octobre 2014

Jean – Pierre Verheggen (1942 - ) : Monsieur Panurge

    Monsieur Panurge   Pourtant ça pas n’urge ! ça pas n’urge ! Rien ne presse ! Y compris dans le monde scientifique où – c’est d’un triste ! – çà panique de moins en moins lubrique ! Tous les moutons de la Révolution génétique vous le diront ! Le bélier reproducteur n’a-t-il pas vu ses boules réduites au rang de simple boulier compteur et l’agneau se retirer de l’agnelle au profit de la gnôle du vétérinaire qui le fait ressembler trait pour... [Lire la suite]
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22 octobre 2014

Richard Rognet (1942 - ) : « Tu t’assieds avec moi… »

1 Tu t’assieds avec moi sur un banc de la gare, muets nous regardons les montagnes où le soir glisse et choisit de venir à nous comme une onde légère, nous prononçons en nous, seulement en nous, les mots qu’il faudrait dire et qui nous font vivre, même si nous savons qu’ils creusent encore plus fort l’absence qui prends corps entre nous, tandis que résonne dans la bousculade des ferrailles remuées la voix précise des ouvriers qui chargent bennes et camions, et qui de temps en temps, pour s’amuser, chahutent,... [Lire la suite]
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21 octobre 2014

Werner Lambersy (1941 - 2021) : « Le chant s’était tu… »

  Le chant s’était tu Ou quelque chose dans le chant On ne sait pas Quelque chose Qui n’avait plus sa place Et faisait du silence Une paupière sur une absence d’œil   C’était sans importance Pour le commerce ou les rapports De forces C’était sans importance Dites-vous bien qu’on pouvait S’en passer : la parole sans miracle Avait encore de beaux jours   Sauf chez quelques-uns peut-être Pour qui les mots Restaient insupportablement vides Et l’âme La partie la plus fine du corps Comme un... [Lire la suite]
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