30 août 2014

Gaston Miron (1928 – 1996) : La marche à l’amour

  Photo : Antoine Désilets.   La marche à l’amour   Tu as les yeux pers des champs de rosées tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière la douceur du fond des brises au mois de mai dans les accompagnements de ma vie en friche avec cette chaleur d'oiseau à ton corps craintif moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir la tête en bas comme un bison dans son destin la blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou pour la conjuration de mes... [Lire la suite]
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29 août 2014

Kuroyanagi Shôha (1721-1771) : « Quelles tristes confidences… »

Quelles tristes confidences peut-il bien faire à la méduse Le concombre de mer ?   Recueil des hokku de Shundei Traduit du japonais par Yves-Marie Allioux, In « Poèmes de tous les jours », anthologie proposée et commentée par Ooka Makoto. Editions Philippe Picquier,1993
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27 août 2014

Robert Marteau (1925 – 2011) : « Ne fais pas de ta vie un désert… »

    Ne fais pas de ta vie un désert. N’en expulse Ni Dieu ni les divins qui t’ont permis de vivre Un peu plus qu’un instant ici même où tu es Sans que tu saches la raison. Entre les herbes, Le ruisseau brille et nous murmure quelque chose Que nous ne comprenons pas, bien que le chant, comme L’eau, en soit clair. Pas plus, tu ne déchiffres l’A B C que la buse épelle en miaulant sur Son erre, ni le jaune intense des crépides Face au soleil tout-puissant que les oiseaux noirs, Haut perchés sur le coteau,... [Lire la suite]
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26 août 2014

Henri Pichette (1924- 2000) : Ode à la neige

Ode à la neige   la légère candide capricieuse tourbillonnante ouatée poudreuse neige dont l’aime la lente lente chute * par un jour de grisaille aux vapeurs violâtres ou quelquefois même (j’ai vu) par un ciel terre de Sienne elle papillonne blanc, plus blanc que les piérides blanches qui volettent en avril comme fiévreusement, à moins que ce ne soit frileusement autour de roses couleur d’âtre * météore qui touche ma manche de ratine, y posant des cristaux à six branches sous mes yeux d’étincelles ... [Lire la suite]
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23 août 2014

Christian Prigent (1945 - ) : Madrigal

Madrigal   Ainsi pour ton anni ma belle versaire sévèrement je ne t’achèterai ni le ci ni le ça ni la quincaillerie telle   que collier moderne zingué synchro bichromaté ni une queue de cochon à visser ni l’anneau qu’aucune   ne sait de levage femelle ni moi car pour ton uni vers ma toute chère il n’y   a cataloguées que bagatelles de choses mortes et non la vie profonde la vie sans nom   Édition printemps des poètes, 2005
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22 août 2014

Roger Munier (1923 – 2010) : "Tant que tu peux revenir..."

(…)    Tant que tu peux revenir, tu n'as pas vraiment fait le voyage.        Si tout est rêve, la mort l'est aussi. A moins qu'elle ne soit le réveil.        On n'est peut-être pas plus réellement mort, dans la mort, qu'on n'est, dans la vie, réellement vivant.       Il faut effacer la vie de temps en temps. C'est pour cela qu'il y a la nuit, le sommeil.      La vie passe lente, dans l'arbre d'automne. Vie heureuse, languide, apaisée. ... [Lire la suite]
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21 août 2014

Georges Haldas (1917-2010) : Testament

Testament                  I Je lègue à mes enfants cette aube sans couleur le pain triste les rues où je fus dédoublé Je lègue les fontaines qui m’ont parlé la nuit les wagons solitaires et les ormes coupés Tous les recoins obscurs et les hangars déserts Et mal interprétés les rêves d’un bonheur toujours décomposé Je lègue avec les rails la rouille des années les trains sans voyageurs la gare abandonnée Je lègue après la joie cette... [Lire la suite]
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19 août 2014

Mohammed al-Faytoury (1930- ) / محمد الفيتوري : Il est mort demain

    Il est mort Demain   Il est mort Aucune goutte de pluie ne s'est attristée Aucun visage humain ne s'est assombri La lune n'a pas survolé sa tombe de nuit  Aucun ver paresseux n'y a déployé son corps  Aucune pierre ne s'est fendue  Il est mort demain  cadavre sali  linceul oublié  tel un rêve...  le peuple s'est réveillé  et a traversé le champ des roses au crépuscule  comme un ouragan    il est mort  dans son âme noircie incendiée un... [Lire la suite]
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18 août 2014

Beatritz, Comtessa de Dia (vers 1140 - après 1175) : « Grande peine m’est advenue… » / « Estat ai e

Grande peine m'est advenue Pour un chevalier que j'ai eu, Je veux qu'en tous les temps l'on sache Comment moi, je l'ai tant aimé; Et maintenant je suis trahie, Car je lui refusais l'amour,  J'étais pourtant en grand'folie Au lit comme toute vêtue.   Combien voudrait mon chevalier Tenir un soir dans mes bras nus,  Pour lui seul, il serait comblé, Je ferais coussin de mes hanches; Car je m'en suis bien plus éprise Que ne fut Flore de Blanchefleur. Mon amour et mon coeur lui donne, Mon âme, mes yeux, et... [Lire la suite]
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17 août 2014

Fang Si / (1928 - ) : Le Cactus

Le Cactus   T’aimer comme tout un désert aime un cactus concentre tout son eau en un unique point absorbe toute la chaleur et la lumière la lumière rayonnée par le soleil, l’humidité laissée par les pluies   un amour pour toi si passionné, absolu, véritable venu du cœur de la terre, oui, puisé au fond de mon cœur rassemblé, condensé, distillé en un unique point dans ce désert immense au sable poussière rouge, cendre d’encens, ou d’ossements répandus sur la mer au milieu de ce désert immense un cactus,... [Lire la suite]
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