28 juillet 2014

Benjamin Péret (1889 - 1959) : Epitaphe sur un monument aux morts de la guerre

    Epitaphe sur un monument aux morts de la guerre Le général nous a ditle doigt dans le trou du culL'ennemiest par là AllezC'est pour la patrieNous sommes partisle doigt dans le trou du culLa patrie nous l'avons rencontréle doigt dans le trou du culLa maquerelle nous a ditle doigt dans le trou du culMourrezou sauvez-moile doigt dans le trou du cul Nous avons rencontré le kaiserle doigt dans le trou du culHindenburg Reischoffen Bismarckle doigt dans le trou du culle grand-duc X Abdul-Amid Sarajevole doigt dans le trou... [Lire la suite]
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27 juillet 2014

Pierre Emmanuel ( 1916 – 1984) : In Tenebris

IN TENEBRIS À  Arthur  Louriê. Quand  la  musique  de  mes  yeux  se  sera  tue quand  mon  Ombre  descellera  le  jour  de  pierre quand  mes  mains  ne  feront  plus  obstacle  aux  nuées quand  mon  oreille  aura  son  lit  parmi  les  astres quand  les  cieux  oubliés  ma  bouche  ensableront   Alors  l'amère... [Lire la suite]
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25 juillet 2014

Loys Masson (1915 – 1969) : « Je n'ai jamais connu dans sa vérité… »

(…) Je n'ai jamais connu dans sa vérité ce qui m'était cher; je brûlais d'absolu je m'inventais nécessaire à son devenir. C'était hier. Je passais près de la source sans voir le rouge-gorge y boire en silence, économe de sa chanson pour ses amours du soir ; je n'écoutais que la rumeur là-bas de l'embouchure mariage en moi de l'onde et du divin de la mer. Maintenant à ces jours morts qui tombent de mes épaules sans même rider l'eau je possède le dur savoir ; Le pain des joies ne se fait que du levain de l'aléatoire : pour... [Lire la suite]
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24 juillet 2014

Jean Marcenac (1913- 1984) : Le coup de grâce

Le coup de grâce   C'est moi Seigneur J'ai les bras étendus Comme quelqu'un qui ne croît pas  Qui ne croît guère   Comme quelqu'un qui n'était pas fait pour la croix C'est moi Seigneur qui ne sais aucune prière Moi qui ai dû tomber pour me mettre à genoux   C'est moi Seigneur Haletant sous cette misère Ce grand poids de misère utile Utile Inutile Je ne sais pas Un grand vent sur la place vide   La place où nous dansions l'été C'était une place nommée Place de la Raison   Nous y... [Lire la suite]
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23 juillet 2014

Ghérasim Luca (1913 – 1994) : Les cris vains

    Les cris vains   Personne à qui pouvoir dire que nous n'avons rien à dire et que le rien que nous nous disons continuellement nous nous le disons comme si nous ne nous disions rien comme si personne ne nous disait même pas nous que nous n'avons rien à dire personne à qui pouvoir le dire même pas à nous   Personne à qui pouvoir dire que nous n'avons rien à faire et que nous ne faisons rien d'autre continuellement ce qui est une façon de dire que nous ne faisons rien une façon de ne rien... [Lire la suite]
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22 juillet 2014

Taha Muhammad Ali (1931-2011) / طه محمد علي : La colombe partie dans le train de l’hiver

  La colombe partie dans le train de l'hiver Amira,          Lorsque nos ainés s'en vont Comme toi Une migration sans fin commence en nous Une certitude nous accompagne Que tout ce qui est beau En nous et autour de nous, Excepté la tristesse, S'en va Sans jamais revenir. Les grenadiers Dont tu aimais les fleurs Leurs branches se sont ramollies Et les ombres les ont quittées, Le chemin, les quinquinas Et les ruisseaux Tous sont partis Après ton... [Lire la suite]
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17 juillet 2014

Salah Stétié (1929 - 2020) : " Sur le plateau pierreux..."

  Sur le plateau pierreux aiguisé par le souffle, dans l'heure grave et les voix délivrées, dort un village accroupi dans sa feuille. Là-bas, derrière la ride de la terre, il y a la mer immensément présente, que rien n'abrège, et ni même un oiseau. Pays du nord parmi la figue et le raisin, je me souviendrai longuement de tes maisons de pierre froide, avec leur dos de treilles, --- comme un troupeau engourdi par le vent.   Embrasures (IX), Editions Fata Morgana Du même auteur : Dormition de la... [Lire la suite]
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16 juillet 2014

Nurith Zarchi (1941 - ) / נורית זרחי : Blues pour nouveau-nés

Blues pour nouveau – nés   Comme çà tout doucement Les yeux fermés, les bébés tombent sur le monde. Comme des grains de pluie, dans le noir, d’une paume géante. Dans les hautbois, une tente arachnéenne, une pomme glacée.   Silence dans le monde, à l’intérieur d’alvéoles translucides les bébés dorment, et étrangers au matin, leurs yeux bleus d’obscurité, ils tâtonnent, les lèvres chaudes, s’étirent, bâillent, avec des bras de pomme, des dents de sucre, du lait, de l’amour, dans le sable fin.   Mais qui... [Lire la suite]
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15 juillet 2014

Tristan Tzara (1896 – 1963) : Il fait soir

  Il fait soir   Les pêcheurs reviennent avec les étoiles des eaux ils partagent du pain aux pauvres enfilent des colliers aux aveugles les empereurs sortent dans les parcs à cette heure                         qui ressemble à l’amertume des gravures   les domestiques baignent les chiens de chasse la lumière met des gants ferme-toi fenêtre par conséquant sors lumière de la chambre comme le... [Lire la suite]
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14 juillet 2014

Jean – Pierre Siméon (1950 - ) : « Avant que d’avancer puissamment dans la nuit... »

Avant que d’avancer puissamment dans la nuit, avant que de risquer ses avalanches chaudes, Mesurez l’ampleur en vous d’un hiver précoce et le poids de lumière qu’il faudra lui opposer. Sachez que le poète n’a d’existence que dans le lieu sans privilège du doute passionné et de la ferveur menacée. Retournez-vous sept fois dans vos songes avant d’y bâtir un espace, fermez vos yeux sur la parole comme on mouche la bougie pour suivre l’ascension du jour. Vous élirez pour frontière un vent dissimulé, et ce... [Lire la suite]
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