Pierre –Albert Jourdan (1924 – 1981) : Jardin suspendu
Jardin suspendu
Surgissent à nouveau de vieilles douleurs, tout est
en place. La porte s’ouvre sur des murmures de soleil,
ponctuation de crêtes. Le fauteuil n’est qu’un peu
de terre autour d’un tronc noirci. Puis vient l’apaisement,
le déferlement de l’espace.
Les degrés de la sagesse, ici, sont de pierres grises,
tachetées d’ombre, masquées d’herbes sèches, paroles
élémentaires. Une saison clémente se met en marche,
comment nommer ce fruit ?
Un dessin de sol craquelé, lambeau de désert bordé
de mamelons de pierres comme s’entassent les siècles ;
une soif grise. La montagne s’alanguit, domination
sereine qui s’éprend, semble-t-il, de lassitude
ourlée de cigales en touffes, repères de feu.
N’était-il pas question d’un fruit ?
Le mal précieux de cette rose injurieuse
Du même auteur :
Prière (01/07/2015)
Fleurs de cerisiers (27/10/2016)
In Tristan Cabral : « La lumière et l’exil. Anthologie des poètes du Sud,
de 1914 à nos jours ». Le temps parallèle éditions, 1985