Mais Toi, quand viendras-tu ?
Un jour, étendant Ta main
Sur le quartier où j’habite,
Au moment mûr où je désespère vraiment ;
Dans une seconde de tonnerre,
M’arrachant avec terreur et souveraineté
De mon corps et du corps croûteux
De mes pensées-images, ridicule univers ;
Lâchant en moi ton épouvantable sonde,
L’effroyable fraiseuse de Ta présence,
Elevant en un instant sur ma diarrhée
Ta droite et insurmontable cathédrale ;
Me projetant non comme homme
Mais comme obus dans la voie verticale,
TU VIENDRAS .
Tu viendras, si tu existes,
Appâté par mon gâchis,
Mon odieuse autonomie ;
Sortant de l’Ether, de n’importe où, de dessous
Mon moi bouleversé peut-être ;
Jetant mon allumette dans Ta démesure,
Et adieu, Michaux.
Ou bien, quoi ?
Jamais ? non ?
Dis ; Gros lot, où veux-tu donc tomber ?"
Plume, précédé de Lointain intérieur
Editions Gallimard, 1938
Du même auteur :
Arriver à se réveiller (22/05/2015)
Contre ! (22/05/2016)
Emportez-moi (22/05/2017)
L’époque des illuminés (22/05/2018)
Le grand combat (04/05/2019)
La marche dans le tunnel (1- 9) (04/05/2020)
La marche dans le tunnel (10 – 23) (03/05/2021)
Dans la nuit (04/05/2022)
Clown (04/05/2023)